#TechJobs – Des galeries d’art au JavaScript : parcours d’une Tracking Specialist

Home Blends & Trends 20 septembre 2018

Il arrive toujours après une nouvelle rencontre cette question fatidique : « Et toi, tu fais quoi dans la vie ? ». Ma réponse amène souvent des yeux ronds et quelques points d’interrogation posés dans l’air. Et pour cause : qui sait vraiment ce qui se cache derrière le métier de Tracking Specialist ?

Tout d’abord, une vie pleine de rebondissements.

Il y a 2 ans, vous m’auriez parlé de « data , de « tracking » et de TMS, c’est moi qui aurait ouvert des yeux ronds. À l’époque, je travaillais dans le marché de l’art, un milieu pas nécessairement réputé pour être à la pointe des nouvelles technologies. C’est avec du courage et une passion grandissante pour le numérique que j’ai quitté le milieu en 2016 : c’était décidé, j’allais coder. J’ai entamé une reconversion professionnelle à l’aube de 2017 ; huit mois plus tard, je décrochais mon tout premier CDI dans le web, en tant que « Tracking Specialist » !

Mon histoire n’est pas exceptionnelle. Dans mon équipe, les profils sont tout aussi diversifiés : ex-footballeur, architecte, restaurateur ou encore comptable… Nous avons à nous tous mille vies passées, et une même motivation : explorer, décortiquer et manipuler l’infinité de sites que vous et moi consultons chaque jour.

La prolifération des profils « atypiques » dans le milieu du web n’est pas un hasard. Avec le développement des nouvelles technologies se crée une demande spectaculaire sur le marché du travail. Outre le besoin en spécialistes du développement ( JavaScript et PHP restant parmi les plus demandés), de nouveaux postes et de nouvelles spécialités voient le jour, liés aux nouvelles problématiques du web et de la data.

Cette forte demande se traduit notamment par un intérêt grandissant pour le web, et on peut d’ores et déjà constater les efforts réalisés pour y sensibiliser les plus jeunes. Mais c’est au niveau des formations plus académiques que l’impact est frappant : l’offre dans les universités, écoles, ou centres de formations a décuplé. En parallèle des formations continues, on trouve aujourd’hui de plus en plus de formations spécialement dédiées à des profils en reconversion, comme le mien. L’IFOCOP, Webforce3, Le Wagon, Simplon, pour n’en citer que quelques unes, proposent des formations courtes et professionnalisantes pour adultes, généralement en partenariat avec Pôle Emploi, et bénéficiant d’aides de l’État et de la région. Ainsi, La Grande École du Numérique, lancée en 2015 par le gouvernement, a pour but de favoriser la reconversion et la réinsertion socio-économique dans le domaine numérique. Son label regroupe à l’heure actuelle près de 400 formations dédiées aux métiers du web à travers la France.

Pour ma part, c’est à l’IFOCOP que je suis entrée en formation de développeur-intégrateur Web. J’y ai appris les secrets du HTML/CSS, du JS et du PHP, avant d’être engagée en tant que stagiaire chez fifty-five. Mon profil de « reconvertie » était d’autant plus intéressant que j’avais déjà un bagage en entreprise, pas d’a priori sur le milieu, et que j’étais prête à apprendre.

« Prête à apprendre », c’était le plus important : le métier de « Tracking Specialist » n’existait pas il y a 10 ans. Rares sont ceux qui ont entendu parler du « tracking », des outils existants pour l’implémenter, et plus rares encore sont ceux qui savent les utiliser. Il m’a fallu comprendre les différentes solutions de webanalyse (Google Analytics, Omniture, AT Internet…), connaître mes TMS jusqu’au bout des doigts (Google Tag Manager, TagCommander, Tealium…), être incollable sur les spécifications techniques demandées pour chacun de ces outils.

Le Tracking Specialist pourra également mettre à l’épreuve son bagage technique : les principaux systèmes de collecte de données étant basés sur du JavaScript, il faut être capable de débugger, corriger, et rédiger un code propre et efficace. Collecter une donnée de qualité nécessite constamment de nous adapter en fonction des demandes, sans compter les évolutions des technologies de tracking dont nous devons tenir compte. La veille technique représente ainsi une part importante de notre métier.

Enfin, on attend aussi du Tracking Specialist d’être force de proposition sur les multiples projets auxquels il participe. En tant que référent technique, il n’est pas rare d’être en contact direct avec le client pour pouvoir le guider au mieux dans la mise en place de son tracking, ainsi que dans les étapes clés du projet. C’est aussi le moment où l’on en apprend le plus sur les enjeux et évolutions de la data.

En somme, le Tracking Specialist est véritablement un expert technique de la collecte de données sur internet. C’est un métier accessible aux curieux, et à ceux que les mystères d’internet n’effraient pas. C’est aussi un métier exigeant et souvent intense, mais qui offre une progression permanente, et chaque jour apporte son lot de défis. Par dessus tout, c’est un métier nouveau, dans un domaine dont on commence tout juste à réaliser le potentiel, et je suis extrêmement fière de faire partie des pionniers de ce nouveau monde.

Alors, si d’aventure nous venions à nous rencontrer… vous savez quelle question vous n’aurez plus besoin de me poser !

Vous reprendrez bien une tasse de thé ?