Les actualités brandtech du mois d’avril – spécial Covid-19

Home Blends & Trends 7 avril 2020

Chez fifty-five, une partie importante de notre métier consiste à former nos clients, et à leur expliquer les dernières tendances et les nouveautés qui bouleversent le monde du marketing et de la publicité. Nous souhaitons donc vous aider à profiter de cette parenthèse pour réfléchir aux enjeux de nos métiers, approfondir votre culture digitale, continuer à vous former… et vous changer les idées.

Ce mois-ci, nous avons choisi de réunir pour vous les contenus ayant retenu notre attention et décryptant sous différents angles les conséquences de la crise sanitaire du coronavirus sur notre écosystème.

Alors quels sont les impacts de la crise actuelle sur la publicité en ligne, le retail, le e-commerce, les médias et grandes plateformes, les données personnelles, ou encore les fake news ? Et quelles réflexions sur l’après ?

La data pour raconter des histoires, ou comment prendre du recul sur le coronavirus, en une infographie

Comment faire parler un grand nombre de données grâce à la data visualisation ? « How the virus got out », une infographie passionnante signée le New York Times décrypte comment les restrictions de déplacement strictes et les mesures de confinement à travers le monde n’ont pas suffi à stopper la propagation de l’épidémie… en analysant les mouvements de centaines de millions de personnes à travers le monde. Chronique d’une épidémie annoncée. 

Découvrir l’infographie dans le New York Times.

La publicité, victime collatérale de la crise sanitaire

Le mois dernier, le baromètre BUMP établi par Kantar, l’IREP et France Pub publiait les résultats annuels du marché de la publicité. Au global, le marché enregistre une hausse de 1,5 % des recettes publicitaires en 2019 et prévoyait une croissance de 1 % pour 2020. Mais la majorité de l’écosystème commence d’ores et déjà à être touché par l’épidémie, que ce soit du côté des médias, ou du côté des géants de la tech. Plusieurs acteurs de l’industrie prévoient une baisse de 4 à 5 % des investissements des annonceurs. A l’inverse, certains analystes pressentent que le secteur de la TV connectée a bon espoir de gagner des parts de marché et pourrait même espérer sortir plus fort de la crise.

En savoir plus sur les recettes publicitaires en France dans Les Echos, Stratégies, et sur eMarketer pour les dépenses publicitaires globales.

Les médias en difficulté : entre recul des investissements publicitaires et chute en Bourse

La consommation des supports numériques a enregistré une forte hausse ces dernières semaines, avec 335 millions de visites sur les sites de presse en 48h lors de l’annonce des premières mesures de confinement par le Président, et un doublement du trafic (+111 %) pour la première semaine selon l’ACPM. La télévision a également vu sa durée d’écoute augmenter significativement (d’une heure à presque 4h30 depuis mi-mars). Malheureusement, cela n’a pas été bénéfique aux médias, qui sont dans le rouge en termes de recettes publicitaires, et aucun support ne semble être épargné. En effet, les annonceurs, dans une logique de brand safety, ne souhaitent pas être associés à des contenus mentionnant la crise sanitaire. Côté presse, les réservations publicitaires pourraient chuter de 60 à 70 % en avril. Les éditeurs tentent donc de transformer la hausse des visites en abonnements numériques à défaut de la monétiser via la publicité. Pour la télévision, l’annulation des campagnes d’un grand nombre de secteurs pourrait engendrer une chute de 50 à 80 % des réservations d’espaces publicitaires. Au global, une chute importante en Bourse est déjà enregistrée pour le secteur : entre 30 et 50% en moins d’un mois. 

En savoir plus dans Les Echos.

Sursollicitées, les plateformes réduisent leur débit vidéo

Netflix, YouTube, Facebook et Amazon ont successivement mis en place des mesures pour réduire leur débit, afin de soulager les opérateurs télécoms. La Commission européenne en avait appelé à la responsabilité des plateformes SVOD en les encourageant à réduire notamment la qualité du streaming. La vidéo, qui représente en temps normal 60 à 70 % du trafic internet, a nettement eu la faveur des utilisateurs ces dernières semaines entre télétravail, fermeture des écoles et augmentation de la consommation de contenus en streaming. Le but ? Prévenir un bug majeur et une saturation des réseaux, un enjeu de taille pour les plateformes, qui font partie des rares industries gagnantes de la crise sanitaire. 

En savoir plus dans Les Echos.

Des perdants et des gagnants du côté des annonceurs

Contentsquare dresse un état des lieux du trafic en ligne par secteur lors de la première semaine de confinement. Certains secteurs souffrent particulièrement de la crise sanitaire : parmi eux, sans surprise, celui des voyages inquiète et enregistre une baisse des transactions de 42 % en une semaine, une perte qui peut être quantifiée à 120 milliards de dollars par mois. À l’inverse, quatre secteurs enregistrent une forte augmentation du trafic : les médias (+46 % de trafic), la grande distribution (+42 %), la pharmacie (+25 %) et les télécoms (+23 %). Mais même les secteurs qui profitent de la crise doivent faire face à de nombreux défis, notamment du côté du e-commerce, à l’instar du géant Amazon qui prévoit une embauche massive de 100 000 personnes afin d’assurer la continuité des livraisons.

En savoir plus sur Contentsquare, et le Hub Institute.

De la nécessité d’avoir une raison d’être : la solidarité des marques comme pilier pour préserver le lien avec les consommateurs ? 

Aujourd’hui, s’engager n’est plus une option pour les marques si elles souhaitent développer une communauté solide autour d’elles. A distance, elles s’organisent pour entretenir un lien virtuel avec leurs clients. Mais trouver le message approprié tout en restant solidaire et responsable, et sans paraître opportuniste, s’avère délicat. Certaines font preuve de créativité ou proposent des gestes commerciaux… Mais les actions de solidarité restent plus efficaces qu’une simple communication, comme la fabrication à grande échelle de gel hydroalcoolique et masques par LVMH, la prime pour les employés d’Auchan, la distribution de nourriture et repas pour les hôpitaux par différentes marques comme Frichti, Feed ou Alterfood, la mise en ligne de 500 ebooks gratuits par la FNAC, ou encore l’interruption des livraisons non nécessaires par Amazon pour favoriser les livraisons de produits prioritaires aux États-Unis, en France et Italie. 

Une chose est sûre : parler du coronavirus ne suffit pas, et les marques qui agissent et utilisent ce temps pour repenser leur business seront celles qui s’assureront la fidélité de leurs clients à la sortie de la crise, comme l’explique l’expert en marketing Mark Ritson dans cet article pour L’ADN.

En savoir plus dans CB News, Les Echos, et retrouvez la liste complète des initiatives ici.

Témoignages de dirigeants : comment les entreprises s’adaptent au télétravail

Automobile, médias, transports, banques, télécoms, hôtellerie, évènementiel… Aucun secteur n’est épargné par l’épidémie du coronavirus, et les dirigeants des entreprises font face à de nombreux défis au quotidien. Afin de tenir ses salariés informés en télétravail, Orange a par exemple mis en place une application mobile pour leur communiquer les informations importantes. L’adserver Smart a de son côté mis en place du coaching physique à distance et de la méditation. Chez les médias, agilité et créativité sont maîtres mots pour s’en sortir : M6 a par exemple mis en place en quelques heures une émission culinaire présentée par Cyril Lignac… depuis sa cuisine. 

Découvrez les témoignages de dirigeants dans cet article Stratégies.

Et les données personnelles dans tout ça ? 

Plusieurs pays touchés par l’épidémie ont mis en place un format d’exploitation des données personnelles de leurs citoyens provenants des opérateurs de télécoms ou des plateformes pour lutter contre la crise. Certains pays comme Israël ou la Corée du Sud n’hésitent pas à récupérer les données de géolocalisation des citoyens afin de surveiller les déplacements des personnes atteintes du Covid-19. D’autres se font moins intrusifs comme en Europe où, sur fond de RGPD, les entreprises de télécoms aident les gouvernements en analysant les données de géolocalisation agrégées et anonymisées de leurs millions d’utilisateurs, en extrapolant à l’échelle nationale.

En savoir plus dans Les Echos.

Mais dans un monde où la technologie permet de surveiller les mouvements et activités de l’ensemble de la population,  il est crucial de garder en tête les risques d’une surveillance de masse généralisée, et de rester vigilants face à ces enjeux. C’est ce que souligne Yuval Noah Harari, l’auteur du best-seller « Sapiens – une brève histoire de l’humanité », en évoquant le double-choix auquel font face nos sociétés, entre vie privée ou santé d’une part, et et solidarité globale ou désunion d’autre part. 

Une tribune à lire absolument dans The Financial Times.

Vous reprendrez bien une tasse de thé ?